L'économiste britannique Kate Raworth se consacre aux défis sociaux et environnementaux du 21e siècle. Auteur de " la théorie du donut : l'économie de demain en 7 principes ", son objectif est de repenser l'économie de demain, pour parvenir à répondre aux besoins humains de base et à la préservation de l'environnement. Ça ne vous rappelle pas un peu la mission de B Corp ?
Une nouvelle pensée économique illustrée par un donut
En développant la Théorie du Donut, Kate Raworth explore le type d’économie dont le 21e siècle a besoin pour répondre aux grands défis qui sont les siens. Elle offre une boussole à l’économie pour permettre de répondre aux besoins de l'ensemble des humains dans la limite de ce que la planète peut offrir.
A travers l’idée du Donut, Kate Raworth s’appuie sur la force de l’image et de l’humour. Il est vrai que le terme interpelle. Pour l’auteur, l’aspect très visuel de cette théorie joue un rôle majeur pour faciliter son appréhension et son appropriation.
Kate Raworth a travaillé pendant 11 ans au sein de l’équipe de recherche d’Oxfam Grande-Bretagne. La Théorie du Donut qu’elle a développé au fil des années traduit la vision portée par l’organisation, celle d’une réorientation de l’économie vers un modèle plus juste et durable.
La réflexion qui a aboutie à la Théorie du Donut prend progressivement forme : comment allier les enjeux de justice sociale, sur lesquels travaillent Oxfam, aux enjeux environnementaux, pour orienter l’économie en faveur d’un développement durable et juste?
Les sciences naturelles ont défini les limites extérieures, « le plafond ». Pour Kate Raworth, la justice sociale permet de définir les limites intérieures, « le plancher ». Ces limites relèvent des droits humains, des besoins essentiels attachés à chaque personne pour assurer son épanouissement.
A partir du diagramme initial, entre les limites extérieures et intérieures, se dessine une forme bien reconnaissable… un donut : au sein de celui-ci se trouve l’espace sûr et juste pour l’humanité, dans lequel peut prospérer une économie inclusive et durable.
Un donut pour une économie inclusive et régénérative qui respecte les 9 limites planétaires conditionnant notre vie sur Terre
En privilégiant l’image du « donut », Kate Raworth invite les lecteurs à :
ne plus considérer l’économie comme un cycle allant de la production à la redistribution, mais comme le fruit d’une coproduction permanente entre la nature, l’Etat, les innovateurs et les communautés humaines
ne plus considérer l’homme comme un acteur économique isolé, rationnel et prédictible, mais comme un être changeant, pétri de valeurs contradictoires et interagissant avec ses semblables
ne plus considérer les marchés comme des institutions mécaniques, mais l’ensemble des institutions comme des systèmes dynamiques et interactifs
ne plus voir la croissance comme la solution à nos problèmes d’inégalités et de pollution, mais à organiser l’économie dans le dessein de résoudre ces problèmes – sans que cela passe forcément par la croissance
Nos institutions politiques, financières et sociales sont fondamentalement structurées autour d’une idée centrale : celle de la croissance infinie du PIB. Leur fonctionnement, leurs décisions répondent à cet impératif.
Pourtant, l’observation seule de la nature démontre l’inexactitude de cette croyance : dans la nature, rien ne croît toujours, auquel cas il finit par se détruire ou détruire l’environnement sur lequel il repose.
La nature nous montre à l’inverse qu’au premier stade, chaque chose a vocation à grandir, avant de se stabiliser et d'arriver à maturité. C’est à partir de cette stabilisation qu’il est possible de continuer à vivre longtemps, dans de bonnes conditions. Cette observation faite par Kate Raworth pose dès lors une question fondamentale : comme transformer notre économie pour qu’elle puisse continuer de prospérer sans être obligée de croître ?
Cette question est d’autant plus centrale dans les pays aux revenus très élevés, mais pose également la question du modèle de développement futur des pays à revenus aujourd’hui faibles ou intermédiaires.
Nous devons briser notre dépendance à la croissance
Les pères fondateurs du libéralisme eux-mêmes, Adam Smith, David Ricardo et autre John Stuart Mill écrivaient que la croissance économique ne pouvait être infinie et pourrait aboutir à un « état stationnaire » nous rappelle Kate.
Nos économistes, en déifiant la croissance du PIB, ont oublié que celle-ci n’était pas une fin mais juste le moyen d’une amélioration de la condition humaine.
Pour enfin intégrer le système Terre, l’ensemble du Vivant et le bien-être comme finalité, Kate Raworth propose donc de remplacer la trop connue courbe exponentielle de la croissance par un nouvel horizon : le donut.
Un indicateur visuel qui appelle à l’équilibre.
Il nous faut viser la modération pour nous placer entre deux cercles concentriques : au-dessus du petit cercle qui définit nos besoins sociaux essentiels (nourriture, santé, éducation, justice sociale, etc.) mais en-dessous du grand cercle qui met en péril notre existence en perçant le plafond écologique (réchauffement climatique, épuisement des sols, pollutions, etc.).
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